Pierre Ruelle : Thonon Nice, le classique !

Elles-ils ont traversé les Alpes et elles-ils racontent...

Peux-tu te présenter ?

Pierre 56 ans, je suis papa de 4 enfants formidables et chef de région dans un groupe de presse. Je suis un coureur à pied trailer/marathonien de bien longue date, pratiquant le vélo en complément d'entraînement ou avec les copains.

Pourquoi une traversée itinérante des Alpes ?

Un ami s'est lancé voilà trois ans et en est revenu très enthousiaste. Ce projet est devenu petit à petit un rêve XXL, avec de gros doutes sur ma capacité à surmonter les difficultés. La plongée dans l'inconnu représentait aussi une motivation liée à l'excitation : pourrais-je enchaîner des cols mythiques jour après jour ?

Puis j'ai eu un accident qui a affecté mon audition il y a 18 mois, et c'est devenu pour moi important de réaliser cette grande traversée. J'avais mille et une bonnes raisons de ne pas franchir le pas, alors j'ai acheté mon billet de train pour Thonon-les-Bains et c'est devenu concret...

Quel est ton tiercé de cols ? Pourquoi ?

En premier le Col de la Cayolle pour les raisons évoquées précédemment, puis le Galibier : on est nombreux à l'avoir déjà gravi, mais il reste un col spécial avant cette bascule vers le sud et Briançon. Puis je dirais l'Iseran avec son altitude, sa descente somptueuse.

Chaque ascension révèle sa personnalité et ouvre la clé vers une nouvelle vallée, un nouveau massif... c'est ce principe d'itinérance que j'ai adoré, avec pour chaque franchissement de col une concrétisation de sa progression.


Une anecdote à partager ?

Le ciel était très menaçant dans la montée de l'Izoard. J'hésite à me réfugier au refuge Napoléon, à 1 km du sommet, mais je me suis fixé Guillestre comme étape...je pense que ça va tenir et me lance dans la descente... Le vent se lève, le ciel devient complètement noir et transforme le paysage minéral de la casse déserte en décor d'apocalypse.

Grosse frayeur liée à mon imprudence, il me faut descendre absolument. Je me réfugie d'urgence 30 secondes avant la grêle dans un village vacances où un groupe de joyeux retraités prend l'apéro, ils m'ont pris pour un fou !